BREXIT
20 mars 2019
Après l’inquiétude, les entreprises s’arment
L’équipe de l’Agence maritime lorientaise propose, entre autres, des prestations douanières. En cette veille de Brexit, l’activité est particulièrement soutenue. Crédit photo Ouest-France.
Ouest-France du Jeudi 14 mars 2019
L’entreprise NHS implantée à Lorient est dépositaire de la marque de bateaux anglaise, RS Sailing.
« Nous sommes trois dans la société, présente Nicolas Honor, le directeur.
Notre chiffre d’affaires annuel se situe entre 600 000 et 700 000 € par an. » Enfin l’an dernier, car avec une sortie du Royaume-Uni de l’UE, il y a quelques inconnues.
Inquiet, au début…
« Au début j’étais un peu inquiet, surtout je n’y croyais pas. J’ai déjà, pour d’autres activités, été confronté aux documents de déclarations en import-export. Pour deux ou trois opérations. »
À l’échelle de son volume d’activité, une centaine de bateaux par an, Nicolas Honor préfère s’entourer. « J’ai sollicité Chantal Denoual, à l’Agence Maritime Lorientaise (AML) car gérer une dizaine de semi-remorques par an, sur le plan logistique c’est plus compliqué… »
Embouteillages à Roscoff
Sans parler du surcoût, du stress, de la pression. « Il va y avoir des embouteillages à Roscoff et Saint-Malo. Cela me paraissait nécessaire de m’appuyer sur les compétences d’un transitaire. »
À Lorient, AML compte un service dédié aux formalités douanières et de transport.
Selon les types de produits importés ou exportés, les règles douanières ne sont pas les mêmes. « Sur le périssable, des normes sanitaires vont compliquer les flux commerciaux, d’autant que les vétérinaires n’ont pas encore toutes les réponses, explique Chantal Denoual, responsable du service douane et commission de transport aérien et maritime. La difficulté, c’est aussi qu’on ne connaît pas les volumes de marchandises qui sont concernées, puisque jusqu’à maintenant, il n’y a pas de formalités douanières en place. Les produits s’échangent sans qu’on le sache. »
Tourner le dos aux Anglais ?
Des entreprises sont-elles menacées dans le Morbihan ? « Elles s’organisent pour trouver des alternatives. Tout dépend des volumes, de la taille de l’entreprise. Parfois, ce sera plus simple de trouver un autre fournisseur européen et de tourner le dos aux Anglais. »
Et pour les dériveurs de NHS ? « J’ai pris les devants, j’ai gonflé un peu mes stocks, explique Nicolas Honor, mais je ne suis pas inquiet pour mon niveau d’activité. Cela va compliquer les choses. Les rendre moins souples. Avant, un client pouvait m’appeler et je lui livrais le bateau la semaine suivante. Là, ce sera plus long. » Nicolas Honor prévoit une phase d’adaptation de six mois. L’inquiétude, le chef d’entreprise la ressent plutôt de l’autre côté de la Manche. « Mon fournisseur doit s’adapter à cette problématique pour l’ensemble des pays européens…Mon réseau, là-bas, est très inquiet. »
Delphine LANDAY